Pour Brigitte Adame, présidente de la Maison de l’Emploi du Nord de La Réunion (MDEN), la Journée de l’Alternance organisée depuis quinze ans à Saint-Denis permet la rencontre entre les jeunes et les organismes de formation. Un outil essentiel pour les jeunes en quête d’un emploi, ne sachant pas toujours vers quel domaine ou filière se tourner. Cet évènement répond à un réel besoin.
Forma Mag : Pourquoi la MDEN organise chaque année en juin la Journée de l’alternance ?
Brigitte Adame : Il faut savoir que cela fait 15 ans que nous organisons cet événement. A l’époque, nous étions précurseurs et aujourd’hui il existe quatre ou cinq événements de ce type à La Réunion ce qui est évidemment une bonne chose. Chaque année, on me demande si l’on arrête et je réponds invariablement la même chose : « On continue ! ». La raison est simple, à La Réunion près d’un quart des jeunes sont sans diplôme, hors du système scolaire et donc en situation d’exclusion. C’est deux fois plus qu’au niveau national et nous devons donc agir pour leur proposer des solutions, notamment via des événements comme cette Journée de l’alternance qui permet la rencontre entre les jeunes et les organismes de formation.
Pourquoi se concentrer sur l’alternance ?
Parce que l’alternance est une voie d’excellence. La société a évolué et le temps où les filières techniques en alternance étaient dévalorisées est heureusement révolu. Aujourd’hui, la plupart des BTS sont en alternance et même les études supérieures sont parfois en alternance. Cela permet d’obtenir une qualification tout en mettant un pied dans le monde du travail. De nombreux chefs d’entreprise qui sont passés par cette voie souhaitent d’ailleurs prioritairement recruter via l’alternance. Les résultats sont là pour le prouver, sept apprentis sur 10 trouvent un emploi à la sortie de leur formation et 60% restent dans l’entreprise dans laquelle ils ont fait leur cursus. Il y a enfin un enjeu économique car l’alternance permet d’être rémunéré durant ses études ce qui, pour certaines familles, est loin d’être négligeable.
Avec l’avènement du numérique, ce type d’événement est-il encore pertinent ?
Vous savez, chaque année on constate que les jeunes méconnaissent ce qui existe. Malgré les réseaux, ils sont mal informés et rien ne remplace finalement la rencontre physique. Lorsqu’ils viennent à la Journée de l’alternance, ils passent trois, quatre ou cinq heures à échanger avec l’ensemble des acteurs et repartent avec des informations et propositions concrètes. Nous mettons également en place des stands et des ateliers pour les accompagner dans leurs recherches en les aidant, par exemple, à préparer un entretien. A La Réunion, nous avons la chance folle d’avoir beaucoup de jeunes qui ont envie de rester ou de revenir sur leur île pour y travailler. Ce n’est pas le cas partout alors il faut les aider !
Texte Anakaopress
Photo Pierre Marchal
Les résultats sont là pour le prouver, sept apprentis sur 10 trouvent un emploi à la sortie de leur formation.
