S’ils ont le vent en poupe, les métiers du sport changent avec l’évolution des publics et, donc, des besoins. Les formations, et notamment le BP JEPS, s’adaptent à cette tendance de fond tout en restant très attractives.
« Les publics se sont élargis et les besoins ont augmenté. La société prend enfin conscience de l’importance de pratiquer une activité physique régulière ce qui est évidemment une bonne chose ». Éducateur sportif depuis 2014 et président de l’Académie, association sportive basée à Saint-Denis et proposant notamment des stages multisports pour les enfants, Trévor Polizzi connaît bien le secteur des métiers du sport et ses évolutions.
Titulaire d’un BP JEPS APT (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport, spécialité Activité Physique pour Tous), il a vu la demande évoluer. « Même si le cœur de l’activité reste les enfants, il y a aujourd’hui beaucoup plus de seniors qui souhaitent pratiquer une activité physique. Il y a aussi de nouveaux profils comme des femmes actives qui veulent se remettre au sport pour rester en bonne santé. Il faut vraiment être capable d’encadrer monsieur et madame tout le monde ».
Pour se former aux métiers du sport, outre la filière universitaire (STAPS), il existe des diplômes d’État de trois niveaux BP JEPS (niveau bac), DE JEPS (bac + 2) et DES JEPS (bac + 3). En ce qui concerne le premier échelon, à savoir le Brevet Professionnel, il a évolué à la rentrée 2025. Le BP JEPS APT s’est mué en BP JEPS MAPS pour Multi-Activités Physiques ou Sportives pour Tous.
L’objectif de ce changement est d’élargir les compétences des éducateurs en leur permettant d’intervenir sur un plus grand nombre d’activités physiques et sportives, de renforcer la formation en intégrant des modules plus poussés sur la pédagogie, la préparation physique et l’adaptation aux publics spécifiques, et d’améliorer l’employabilité des diplômés en répondant mieux aux besoins du marché et aux attentes des employeurs.
Le diplôme s’adapte ainsi logiquement à l’évolution des besoins. Mais ce n’est pas tout. « Il y a aujourd’hui beaucoup de jeunes qui souhaitent se tourner vers les métiers du sport et passer ce diplôme, constate Trévor Polizzi. Beaucoup ont découvert ces métiers sur les réseaux sociaux et ont une vision biaisée de la réalité du terrain et des publics avec lesquels ils vont évoluer. C’est pourquoi il est important de les accompagner ».
Depuis maintenant deux ans, l’Académie propose une préparation au test d’entrée en formation. « Il faut savoir que près de 50% échouent aux tests physiques, notamment la course à pied, et une autre partie non-négligeable ne trouve pas de structure pour être accueillie en alternance, explique Trévor Polizzi. C’est pourquoi nous proposons une prépa de trois mois qui est à la fois physique mais aussi un accompagnement pour appréhender l’environnement. Pour moi, la préparation est le fondement d’un projet professionnel ».
Une prépa de trois mois, à raison de deux sessions par an et accueillant au maximum quatre personnes. « Nous misons sur la qualité et pas la quantité », insiste Trévor Polizzi. Pour preuve, la vingtaine de stagiaires accompagnés a réussi à obtenir son diplôme et deux travaillent désormais pour l’association. Car une fois diplômé, les débouchés sont nombreux. « Association, entreprise ou collectivité, le brevet n’enferme pas dans un type de structure et il est possible de se diriger vers le secteur et l’activité de son choix », assure Trévor Polizzi.
Après l’obtention du Brevet Professionnel (BE), il est évidemment possible d’évoluer en passant le Diplôme d’État (DE JEPS) et le Diplôme d’État supérieur (DES JEPS) mais aussi en se spécialisant via des certificats de spécialisation ou des titres à finalité professionnelle délivrés par des fédérations sportives. A La Réunion, le CREPS (Centre de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive), l’IPMS ou encore AP-Run Formation proposent un panel de formations dans le secteur du sport. Des formations qui durent généralement entre un et deux ans et permettent de faire de sa passion pour le sport, un métier.
Texte Anakaopress
Photos Pierre Marchal
« Il faut vraiment être capable d’encadrer monsieur et madame tout le monde ».
« Beaucoup ont découvert ces métiers sur les réseaux sociaux et ont une vision biaisée de la réalité du terrain et des publics avec lesquels ils vont évoluer ».
« Association, entreprise ou collectivité, le brevet n’enferme pas dans un type de structure et il est possible de se diriger vers le secteur et l’activité de son choix ».
