Délégataire d’une mission de service public sur ses missions d’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap, Cap emploi 974 est devenu acteur aussi incontournable qu’engagé dans le secteur de la formation professionnelle. Son directeur, Jean-Charles Le Blevec, nous explique pourquoi et comment.
Qu’est-ce que le réseau Cap emploi ?
Jean-Charles Le Blevec : Cap emploi exerce une mission de service public à destination des personnes en situation de handicap et des employeurs dont l’objectif est de contribuer au développement d’une société plus inclusive pour les personnes en situation de handicap. Il y a un Cap emploi dans chaque département français avec un cahier des charges commun dont le pilotage est assuré par l’État et les financeurs que sont France Travail, l’Agefiph et le FIPHFP. Nous avons deux missions principales : l’accompagnement vers l’emploi et l’accompagnement dans l’emploi.
Qu’appelez-vous « l’accompagnement vers l’emploi » ?
Cela consiste à favoriser l’accès à l’emploi des demandeurs d’emploi en situation de handicap. Nous en accompagnons 1 500 sur les 9 000 aujourd’hui recensés à La Réunion. Il s’agit des personnes dont le handicap est le principal frein à l’emploi. Pour cela, nous travaillons selon deux critères : le besoin de compensation des personnes dont le handicap nécessite un aménagement du poste de travail, et le besoin de rétablissement des personnes dont le handicap nécessite de se réorienter vers un nouveau projet professionnel.
Nous nous appuyons sur un partenariat fort avec France Travail, notamment au travers des Lieux Uniques d’Accompagnement (LUA) installés dans les 17 agences France Travail de La Réunion qui sont des guichets directement accessibles aux demandeurs d’emploi en situation de handicap et aux employeurs.
Et « l’accompagnement dans l’emploi » ?
L’objectif est de sécuriser les parcours des salariés des secteurs privés, publics et des travailleurs indépendants en situation de handicap. Lorsqu’un médecin émet une restriction d’aptitude à quelqu’un, nous accompagnons cette personne et son employeur dans l’aménagement du poste de travail. L’aide mise en place peut être technique, organisationnelle ou même humaine. Chaque année, nous accompagnons environ 270 personnes sur ce volet.
S’il n’est pas possible de maintenir la personne à son poste de travail, nous travaillons alors à chercher une solution de reconversion au sein de l’entreprise ou à l’extérieur. Cela représente environ 150 personnes par an.
Comment se faire accompagner par Cap emploi ?
Il faut simplement prendre contact avec nous. Nous avons 13 conseillers dédiés à l’accompagnement vers l’emploi, qui sont dans les agences France Travail, et huit conseillers dédiés à l’accompagnement dans l’emploi. Concrètement, sur un total d’environ 800 signalements par an, 40% des personnes que nous accompagnons se signalent d’elles-mêmes, 20% des signalements viennent de l’employeur et 35% de la médecine du travail.
Selon vous, quel est le principal enjeu auquel doit répondre le secteur de la formation professionnelle en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap ?
Il faut avoir conscience du fait que le taux de chômage des personnes en situation de handicap est deux fois plus élevé que celui du reste de la population. Ce sont des personnes souvent très éloignées de l’emploi, en moyenne plus âgées et moins qualifiées. Elles font face à des stéréotypes souvent erronés comme par exemple une moins bonne productivité ou un plus grand absentéisme. J’insiste, c’est totalement faux et contredit par les chiffres.
Le premier enjeu est celui de la qualification car c’est une passerelle vers l’emploi. Pour cela, il est essentiel que les personnes en situation de handicap puissent accéder au droit commun en matière de formation. L’inclusion pour tous en milieu ordinaire est une obligation légale à laquelle les organismes de formation doivent se soumettre.
Texte Anakaopress
Photo Pierre Marchal
« 40% des personnes que nous accompagnons se signalent d’elles-mêmes, 20% des signalements viennent de l’employeur et 35% de la médecine du travail ».
« Il est essentiel que les personnes en situation de handicap puissent accéder au droit commun en matière de formation ».