Formatrice pour adultes au sein de l’AFPAR depuis près de 15 ans, Nathalie Riquel a basculé dans la formation de formateurs il y a maintenant deux ans. Une spécialité qui nécessite une grande expérience, un vrai savoir-faire mais aussi polyvalence et adaptation.
Forma Mag : Quelle est la spécificité du métier de formateur de formateurs ?
Nathalie Riquel : On forme des personnes qui vont intervenir auprès d’apprenants adultes ayant un besoin de formation dans le but de trouver un emploi ou de poursuivre leur carrière professionnelle. L’enjeu est donc important car c’est un levier puissant pour l’économie réunionnaise.
Former des formateurs est par ailleurs un métier qui demande beaucoup de qualités car il faut être capable de former des personnes qui interviendront dans des domaines d’expertise très différents. Cela nécessite d’être ouvert à toutes ces différentes spécificités et de faire preuve d’une grande polyvalence.
Quelles sont les qualités requises ?
Le pré-requis, c’est d’avoir une très grande expérience dans son secteur d’activité. Idéalement, il faut même avoir été formateur dans son domaine d’expertise. Ensuite, il faut de l’ouverture d’esprit et une grande capacité d’adaptation. Car si le futur formateur maîtrise son métier, il va désormais devoir intégrer différentes méthodologies d’apprentissage à appliquer. Enfin, c’est un métier qui demande beaucoup d’humilité et de patience avec les apprenants.
Quelle est l’approche prônée par l’AFPAR sur ce créneau ?
Il y a une marque « AFPAR », héritée de l’AFPA au niveau national et basée sur la pédagogie active. Concrètement, dans toutes nos formations nous partons de la pratique puis le formateur intervient en aval afin de corriger l’apprenant. Ainsi, ce dernier est au centre de l’apprentissage et tout le temps en action. Cette pédagogie inductive permet de faire en sorte que 80% de la formation soit pratique et beaucoup plus ludique. Le formateur est un facilitateur, pas un sachant. C’est cette approche que les formateurs de formateurs doivent inculquer et que les futurs formateurs de l’AFPAR doivent intégrer.
Depuis combien de temps l’APFAR forme des formateurs ?
Depuis 25 ans ! Nous étions les précurseurs à La Réunion. Nous avons donc développé un véritable savoir-faire dans ce domaine et avons également su évoluer avec l’évolution des besoins. Nous disposons par exemple aujourd’hui de plateaux techniques de haut-niveau qui permettent de mettre les apprenants en situations réelles. La formation professionnelle a trop longtemps été considérée comme une voie de garage alors que l’on voit aujourd’hui que les résultats sont probants. Nous sauvons des familles, je l’ai vu de mes propres yeux !
Avez-vous des exemples ?
Le Graal, dans notre secteur, c’est lorsque l’on voit les gens se transformer en six mois et réussir à s’en sortir. Cela n’a pas de prix. Je me souviens notamment de cette jeune femme du Sud qui a suivi une formation d’assistante de direction. Elle a ensuite passé le concours de l’Armée de Terre et travaille aujourd’hui au Ministère des Armées. Quel beau parcours et quelle reconnaissance !
Avez-vous un message pour les futurs formateurs ?
Pour toutes les raisons que je viens d’exposer, c’est un métier passionnant. Et il y a beaucoup de besoins, notamment dans des domaines d’expertise pointue comme la métallurgie ou l’électricité. Quand on a une solide expérience, que l’on pense avoir fait le tour de sa profession et que l’on a envie de transmettre son savoir-faire c’est une magnifique opportunité d’évolution professionnelle.
Texte Anakaopress
Photos Pierre Marchal
« Quand on a une solide expérience, que l’on pense avoir fait le tour de sa profession et que l’on a envie de transmettre son savoir-faire c’est une magnifique opportunité d’évolution professionnelle ».
« Si le futur formateur maîtrise son métier, il va désormais devoir intégrer différentes méthodologies d’apprentissage à appliquer ».